Le Mont Fuji : mon expérience et mes conseils

Le Mont Fuji représentait pour moi un lieu incontournable à visiter au moins une fois dans ma vie, point culminant du pays (3.776 mètres), il est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Lors de mon voyage au Japon, c'était l'un de mes plus grands rêves : voir ce volcan à la silhouette parfaite, parfois coiffé de son sommet enneigé selon les saisons.

Le hic, c'est que j'ai réservé ma visite un peu à la légère, sans vraiment vérifier la météo. Je pensais naïvement qu'il serait visible sans difficulté, d'autant plus que le soleil brillait fièrement le jour de notre départ de Tokyo.

Dans le bus en direction de Fujiyoshida, je me mets à lire quelques commentaires et articles… et là, petite panique : on y apprend que le Mont Fuji est souvent dissimulé par les nuages, et que certaines personnes ne l'ont jamais aperçu malgré plusieurs tentatives. Une personne racontait même y être allée trois fois sans jamais avoir eu la chance de le voir !

Heureusement, le trajet est plutôt court – environ 1h à 1h30 depuis la gare de Tokyo – et alors que nous approchons, au milieu du parcours, je l'aperçois. C'était encore plus incroyable que ce que j'avais imaginé. Ironie du sort : alors que je m'angoissais en lisant tous ces avis négatifs, mon copain me dit calmement "regarde devant toi". Et là… la petite fille en moi, qui en rêvait depuis toujours, s'émerveille.

À cet instant, j'ai compris la chance que j'avais. Voir le Mont Fuji juste là, sous mes yeux, m'a émue aux larmes. Les 10 000 kilomètres parcourus depuis le Royaume-Uni, où je vivais à l'époque, en valaient vraiment la peine.

Jour 1: Notre arrivée

L'excitation était à son comble ! Le bus que nous avions pris desservait plusieurs villages autour du Mont Fuji, et nous avions choisi de poser nos valises à Fujiyoshida. Nous avons séjourné à l'hôtel 📍 Fuji Tatsugaoka, qui proposait une vue directe sur le Mont Fuji, un onsen extérieur, et un restaurant de barbecue japonais juste en bas – autant dire, un vrai petit rêve.

À première vue, c'était vraiment l'idéal. Après une semaine intense à Tokyo où l'on marchait près de 20 km par jour, on avait envie de calme et de nature. Pourtant, le contraste a été un peu dur à encaisser au début : passer de Tokyo – et même de Londres, où nous vivions – à un petit village japonais nous a légèrement déstabilisés. Le choc ville/campagne s'est bien fait sentir.

Nous sommes arrivés vers 16h, donc on a décidé de profiter de la fin de journée pour explorer un peu les alentours… et surtout admirer le Mont Fuji tant qu'il était visible, car d'après le site officiel (je vous mets les infos utiles en bas de page), on n'avait que 40 % de chances de le voir le lendemain.

On s'est baladés entre les maisons traditionnelles au charme moderne, entourées de montagnes verdoyantes et légèrement embrumées – l'atmosphère faisait presque penser à une île tropicale. On a poussé jusqu'au 7/11 le plus proche et fait un petit tour au Book Off pour quelques trouvailles.

Il faut dire qu'il n'y a pas énormément de choses à faire à proximité, et le système de bus n'était pas vraiment pratique (ou alors, on n'a pas su s'en servir correctement !). Un bus par heure, qui termine assez tôt dans la journée… c'est un peu dommage quand on n'a pas de voiture.

Mais une fois rentrés, alors que le soleil se couchait et que le Mont Fuji disparaissait derrière les nuages, on s'est offert un moment détente au onsen avant de tester le restaurant de barbecue juste en bas de l'hôtel.

Et là… surprise totale : c'était l'un des meilleurs restos de tout notre séjour ! On avait une sorte de box privatif entouré d'un rideau, juste pour nous deux – l'ambiance parfaite pour un petit date. Au menu : bœuf wagyu, côtes de porc, langue de bœuf… le tout à cuire soi-même avec les conseils précieux de l'hôte, d'une gentillesse incroyable. D'ailleurs, dans cette petite ville, beaucoup faisaient l'effort de parler anglais ou utilisaient un petit traducteur vocal pour nous aider, et on a trouvé ça vraiment touchant.

Jour 2 : Le Mont Fuji joue à cache-cache

Premier réflexe au réveil : courir à la fenêtre pour voir si le roi de la région s'est levé. Mais non… aujourd'hui, le ciel est couvert, la brume est dense et Fuji-san reste caché. C'est un petit pincement au cœur, surtout après la merveilleuse journée d'hier où il nous avait offert toute sa majesté.

On décide de partir à pied chercher notre petit-déjeuner au 7/11 le plus proche, à une dizaine de minutes de marche. C'est la première fois qu'un konbini est aussi loin de nous, et c'est presque devenu une mini-aventure. On ramène notre butin et on déjeune tranquillement à l'hôtel avant de filer au onsen.

On s'était promis que ce séjour à la campagne serait aussi l'occasion de se reposer vraiment. Alors, entre deux balades parmi les maisons traditionnelles, on s'imprègne de l'atmosphère. Les paysages ont ce petit quelque chose de magique, presque sortis d'un film Ghibli. Parfois, je regrette de ne pas avoir filmé davantage ces moments pour m'en souvenir… et d'autres fois, je me dis que justement, c'était mieux ainsi : être pleinement là, sans filtre.

Pour le déjeuner, on ne s'est pas trop posé de questions. On avait tellement adoré notre dîner d'hier qu'on est tout simplement retournés au barbecue. Après tout, c'est les vacances, c'est délicieux, à deux pas de notre chambre… pourquoi se priver ?

L'après-midi, petite sieste, puis je retourne sur le site météo, pleine d'espoir de revoir le Mont Fuji avant notre départ. Rien en vue pour le moment… mais je garde un œil, on ne sait jamais.

Je retourne au onsen extérieur, cette fois sous une fine pluie. Il y a quelque chose de profondément apaisant dans ce contraste entre la chaleur de l'eau et les gouttes fraîches sur la peau. Et pour celles et ceux qui, comme moi, ont des tatouages : sachez que cet hôtel les autorise, à condition d'utiliser un cache – un vrai soulagement.

Ces deux journées à Fujiyoshida ont une saveur particulière. Calmes, contemplatives, rythmées par les onsen, les petites balades, et cette attente quasi mystique du Mont Fuji. J'en profite aussi pour organiser les prochains jours de voyage. D'ailleurs, une petite angoisse monte doucement… demain, on prend la route direction Osaka. Et croyez-moi, ce transfert s'annonce plus complexe que prévu.

Jour 3 : Je perds espoir

Rebelote ce matin. Premier réflexe au réveil : ouvrir les rideaux, mais Fujisan dort encore. Aucun signe de lui, le ciel reste désespérément couvert. Je suis un peu triste, je l'avoue. Mais au fond, je me dis qu'on a déjà eu la chance de l'apercevoir une fois, et c'est mieux que rien.

On garde quand même notre petit rituel : direction le konbini pour un café, un smoothie mangue (je suis officiellement accro) et de quoi petit-déjeuner. Ensuite, on prend le bus qu'il ne fallait absolument pas rater pour rejoindre la fameuse rue commerçante de Fujiyoshida, celle avec cette vue iconique, parfaitement alignée avec le Mont Fuji.

Mais non, encore une fois, ce ne sera pas pour aujourd'hui. La montagne reste cachée.

Alors, je décide simplement d'observer ce qui m'entoure. Il y a quelque chose de beau dans ce quotidien japonais. Et là, au détour de la rue, je tombe sur un couple de jeunes mariés en train de faire leurs photos de mariage… sans Fuji en toile de fond. Mon cœur se serre un peu pour eux – j'imagine à quel point ils espéraient ce cliché parfait. Mais leur bonheur illuminait la scène, même sans la montagne.

Je choisis de rentrer à pied à l'hôtel en flânant dans les environs. C'est calme, verdoyant, avec de jolies maisons aux airs d'anime. J'ai vraiment l'impression d'être dans un décor de slice of life japonais, doux, simple et apaisant.

Demain, on quitte Fujiyoshida pour Osaka (j'ai déjà écrit un post à ce sujet, n'hésitez pas à aller le lire si la ville vous tente – spoiler : j'ai adoré !).

Ce soir, ce sera un dernier onsen, un dernier barbecue, et surtout un dernier regard jeté vers le ciel dans l'espoir de revoir Fujisan. Nous partirons tôt demain matin pour un long trajet en bus et train, direction Osaka, en évitant Tokyo pour un itinéraire un peu plus économique (et plus aventurier aussi).

Au revoir, Fujisan. Et en espérant te revoir un jour.

(Spoiler : on l'a recroisé, découvert, depuis le train entre Kyoto et Tokyo. Comme un clin d'œil final.)

Je pense que si je retourne au Japon un jour (spoiler : c'est sûr que je le ferai), je tenterai de revoir Fujisan depuis une autre ville ou un autre angle… mais une chose est sûre : je retournerai à ce barbecue. C'était une vraie pépite, et je rêve encore de leurs glaces au matcha !

Le Mont Fuji, quand il daigne se montrer, vaut vraiment le détour. Il a ce quelque chose de magique, presque irréel. Par contre, si vous êtes habitués à vivre dans des grandes villes comme nous, l'ambiance plus calme de la campagne peut surprendre, surtout avec des transports assez limités et peu de choses à faire sans voiture. Il faut le savoir et l'accepter comme une parenthèse lente, un moment de pause.

Si vous préparez un voyage au Japon et que vous avez besoin d'aide pour organiser votre itinéraire, je serais ravie de vous aider ! N'hésitez pas à jeter un œil à mon site New Escapade, j'y partage plein d'articles sur mon voyage au Japon, mon parcours complet, des bons plans, des infos pratiques… et un peu de ma passion pour ce pays si particulier. 

Sites utiles

Camera live du mont Fuji : https://www.skylinewebcams.com/fr/webcam/japan/yamanashi-prefecture/fujikawaguchiko/mount-fuji.html

Météo en direct du mont Fuji et les chances de l'apercevoir : https://fuji-san.info/en/index.html

Ana de New Escapade ✨